Le temps des cerises, La Commune de Paris en photographies
De cette guerre civile dont on ne voulut longtemps parler, l’on préféra retenir les ruines de Paris imputées aux Communards, elles-mêmes confondues aux bombes versaillaises ou aux ruines d’une guerre que la France provoqua.
Il n’est jamais bon de se souvenir que les peuples se soulèvent, il est plus séant qu’on les dise attaqués. Ce que la photographie n’avait pu pour des raisons techniques parvenir à fixer, elle fut contrainte de le composer, comme les mises en scène de Marconi ou les photomontages d’Appert, la photographie s’étant ici trop souvent faite l’auxiliaire du pouvoir.
C’est de cet usage de l’image dont traite le présent ouvrage, son rapport à l’événement en voulant dépasser la légende.
Les auteurs
Jean Baronnet (1929). Réalisateur et producteur de 80 émissions documentaires à la télévision depuis 1968. Après une formation musicale, il devient ingénieur du son et travaillera, entre autres, sur Un homme et une femme de Claude Lelouch. Entré à l’ORTF en 1968, il se spécialise dans le reportage de guerre. En 1975, il réalise une série d’émissions La vie filmée, l’histoire quotidienne des Français, réalisées au départ de films d’amateurs qui connaîtra un grand succès. Il s’est depuis spécialisé dans l’étude de la Commune de Paris. Réalisateur de trois films de long métrage : Skinoussa (festivals de Cannes et de Berlin), 1982 ; Histoire du Caporal (festival de Cannes et de Montréal), 1990 ; Une journée au Luxembourg (Arte), 1994. Auteur de quatre ouvrages consacrés à la Commune : Communards en Nouvelle Calédonie (Mercure de France), 1987 ; Regards d’un parisien sur la Commune (Gallimard), 2006 ; Images du siège de Paris (L’Amateur), 2010 ; La revue blanche, enquête sur la Commune (l’Amateur), 2011.
Xavier Canonne (1960) est docteur en Histoire de l’art de l’Université de la Sorbonne (Paris I) avec une thèse consacrée au Surréalisme en Belgique (1950-1993). Il dirige depuis 2000 le Musée de la Photographie de la Communauté française à Charleroi (Belgique) après avoir dirigé de 1986 à 2000 la collection de la Province de Hainaut. Il est éditeur des Marées de la nuit, spécialisé depuis 1986 dans le surréalisme et les avant-gardes. Conférencier à l’Ecole supérieure des arts plastiques et visuels de Mons, il est l’auteur de divers ouvrages dont Le Surréalisme en Belgique, 1924-2000 ou Requiem pour un homme seul. Le Samouraï de Jean-Pierre Melville et a été le commissaire de nombreuses expositions.
Johan Pas (1963) est docteur en sciences de l’art et enseigne l’histoire de l’art moderne et contemporain à l’Académie royale des beaux -arts d’Anvers (Haute Ecole Artesis). Son domaine de recherche se situe au point d’intersection entre les archives et la néo-avant-garde. Il est également auteur et concepteur d’expositions. Dans les années 1990, il réalise bon nombre de publications et d’expositions sur les relations entre l’art visuel et l’écologie. Depuis 2000, il se concentre principalement sur l’histoire (de l’exposition) de l’art contemporain (en Belgique) et sur le rôle des publications d’artistes dans l’art des années 1960 et 1970. Il a réalisé une exposition et écrit un certain nombre de textes sur le motif de la ruine dans la photographie et l’art contemporain. Ses publications récentes sont Multiple/Readings. 51 kunstenaarboeken 1959-2009 (Mer, Gent, 2011) et Fred Bervoets. Prent Werk 1990-2010 (Lannoo, Tielt, 2011).