Dans la deuxième moitié du siècle, Darwin et ses adeptes, comme Haeckel en Allemagne, interrogent les origines de l’homme, sa place dans la Nature, ses liens avec les animaux ainsi que sa propre animalité dans un monde désormais compris comme un écosystème. Ce bouleversement dans les sciences, ainsi que les débats publics qui traversent le siècle, influencent profondément les artistes. L’iconographie du singe reflète l’embarras devant nos ancêtres simiesques et la quête fantasmatique du « chaînon manquant ».
L’esthétique symboliste de la métamorphose se peuple de monstres et d’hybrides, de centaures, minotaures, sirènes et autres chimères. Avec les Kunstformen der Natur de Haeckel, la Nature devient artiste. Le monde infiniment petit, la botanique et les profondeurs océaniques inspirent les arts et notamment les arts décoratifs. L’Art nouveau et le Symbolisme témoignent d’une fascination pour les origines de la vie, l’ontogenèse et la phylogénèse : formes unicellulaires, animaux marins ou embryonnaires s’insinuent dans des univers indéfinis, dans les secrets de la maternité.
Le musée d’Orsay consacre pour la première fois une exposition à la croisée des sciences et des arts, en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle, qui retrace les thèmes de ce questionnement et confronte les principaux jalons des découvertes scientifiques avec leur parallèle dans l’imaginaire.
sous la direction de Laura Bossi