Le musée Fabre présente cet automne une exposition d’un genre nouveau entièrement consacrée à une seule œuvre. A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, elle explore dans les moindres détails l’un de ses chefs d’œuvre : La Rencontre appelé aussi Bonjour, Monsieur Courbet.
La Rencontre (1854) compte parmi la liste des chefs-d’œuvre qui furent décisifs dans l’histoire de la peinture.
Malgré l’apparente banalité du sujet du tableau, il fit couler beaucoup d’encre. Présentée pour la première fois au grand public au cours de l’Exposition universelle de 1855 et acceptée de justesse, cette œuvre est l’une des plus commentées tant dans les comptes rendus de l’Exposition que dans la presse satirique. À cette occasion, elle gagne le surnom de Bonjour, Monsieur Courbet. Pendant toute la première moitié du XXe siècle, l’œuvre continue de susciter les railleries des critiques qui la trouvent parfois « niaise », « débile », « sotte » ou encore « primitive ».
A l’occasion de cette exposition le musée Fabre présente le bâton d’épine qui avait été reçu en don pour le musée Courbet d’Ornans par Robert Fernier en 1955 et donné en 1976 par les amis de Courbet au département du Doubs. Un article de L’Est républicain daté du 15 novembre 1955 annonce l’acquisition :
« Le musée Courbet s’enrichit, M. Fernier, animateur de la société des amis de Courbet, a enrichi dernièrement le musée Courbet d’Ornans, d’une pièce originale. Il s’agit de la canne du grand peintre qui figure dans le tableau « Le Rencontre. Ce tableau est actuellement au musée Fabre à Montpellier. Cette canne est un bâton droit, ferré« .
Le catalogue des collections du Musée Courbet édité en 1977 par Jean-Jacques Fernier indique que le bâton provient de la collection de Juliette Courbet, donné par elle à M. Georges Tamine à Besançon que en fit don au Amis de Courbet en 1955.
Pour compléter le dispositif très détaillé de présentation de l’œuvre La Rencontre, des œuvres inédites et insolites d’artistes contemporains poursuivent le propos : L’Impossible rencontre (2019) réalisée spécialement pour l’exposition par le peintre Yan Pei Ming (également invité dans le cadre des célébrations du bicentenaire de l’artiste au musée Courbet d’Ornans, au musée d’Orsay et au musée du Petit Palais à Paris) ; une œuvre multimédia de l’artiste Ei Arakawa Fortune (Gustave Courbet, « La Rencontre », 1854) (2019) récemment acquise par la Fondation d’entreprise du musée Fabre ou encore Three Figures after Courbet (1965) peinte par Robert de Niro Sr, le père du célèbre acteur de cinéma…