Pendant l'été 2007, dans le cadre de l'exposition "L'apologie de la nature ou l'exemple de Courbet", Jean-Jacques Fernier avait pu obtenir le prêt pour le Musée Courbet du tableau : Une Après-dinée à Ornans avant qu'il soit présenté dans la rétrospective Courbet qui devait se tenir au Grand-Palais à l'automne 2007.
Ce fut un moment exceptionnel puisque l'oeuvre n'avait jamais été prêtée depuis son achat par l'Etat français en 1840 (déposée au Palais des Beaux-art de Lille).
Ce fut un défi également, faire entrer une toile de 1,95 x 2,57 mètre protégée par une caisse "musée" par la petite porte du perron !
Durant l'été 1979, à Ornans, le Musée Gustave COURBET, installé dans la maison natale de COURBET à présenté un "Hommage au paysage comtois" en réunissant 43 tableaux de COURBET, dispersés aux quatre coins de l'Europe et consacrés à la Vallée de la Loue. Jean-Jacques FERNIER, fils de Robert FERNIER ami du peintre, préside aux destinées de ce musée. En préface une série de photos de Lucien CLERGUE sur les lieux où COURBET avait planté son chevalet entre 1839 et 1873. Jean Jacques FERNIER parle de l'esprit dans lequel l'exposition a été réalisée et raconte comment le musée a pu être créé, explique l'importance du mécénat et parle des projets du musée, notamment une exposition consacrée aux faux COURBET.
Faire rayonner l'oeuvre de Gustave Courbet à l'international aura été l'une des priorités de Jean-Jacques Fernier.
A trois reprises, il a fait voyager l'oeuvre du Maître-Peintre d'Ornans au Japon en organisant des expositions itinérantes à travers tout le pays.
en 2000/2001 : Musée Daimaru à Umeda, musée de Tanabe, musée des Beaux-arts de Takamatsu, musée préfectoral de Tochigi
en2005 : Galerie d’art municipal de Mitaka, musée des Beaux-arts de Niigata, musée de Toyohashi, musée Daimaru de Kyoto, Galerie d’art Daimaru, musée de Obihiro, musée des Beaux-arts de Oita
et en 2012/2013 : musée de Kitakyushu, musée de Kushiro à Hokkaido, musée Daimaru à Osaka, Kure city Museum à Hiroshima.
Nous vous proposons la lecture de l'essai qu'il avait rédigé pour la préface du catalogue de l'exposition itinérante au Japon de 2005.
Jean-Jacques Fernier vient de nous quitter. Nous perdons notre Conservateur et notre Vice-Président, nos pensées particulières vont à sa famille, ses enfants Laurence et Sébastien et ses petits-enfants Thomas et Constance, Laura et Juliette.
Architecte de renom, Jean-Jacques Fernier a été Grand-prix
international d’architecture et d’urbanisme en 1969.
Homme de l’art, il a voué sa vie à l’étude de l’œuvre du
peintre Gustave Courbet dans la suite de son père Robert Fernier, créateur du
Musée Courbet à Ornans et auteur du catalogue raisonné de l’artiste.
Homme-orchestre, travailleur infatigable et acharné, gérant deux vies professionnelles de front, une grande agence d’architecture mais également le Musée d’Ornans dont il a été le Conservateur, à titre bénévole, pendant près de 40 années, nommé en 1977 par le ministre de la Culture Jacques Duhamel.
Pendant ces années, il a organisé au sein du musée Courbet des expositions de qualité, près d’une quarantaine, mais a également concouru au rayonnement de Gustave Courbet à l’international.
En tant que Vice-Président de l’Institut Courbet, il aura
œuvré sans relâche et avec passion à donner des avis sur œuvres de Courbet
reconnus par les marchés de l’art internationaux.
Charismatique, séducteur, magnifique orateur, il savait
transmettre sa passion pour le Maître-Peintre. Véritable capitaine, il savait
donner aux projets les impulsions nécessaires à leur réalisation et fédérer les
forces vives.
Citons quelques moments forts :
-la présentation pour la première fois au public européen de "L’Origine du monde" avec son cache par André Masson en 1991 à Ornans avant que l’œuvre ne soit donnée en dation au Musée d’Orsay en 1996,
-la venue à Ornans en 2006 du tableau "Une Après-dinée à Ornans" prêté par le Palais des Beaux-arts de Lille, première fois que l’œuvre voyageait depuis son acquisition par le musée en 1840,
-les expositions qui revisitaient l’œuvre de Courbet par des
artistes contemporains de renom, comme Balthus qui devait devenir président de
l’Institut Courbet, Bernard Buffet, Rebeyrolle, Jean Messagier ou André Masson.
-des expositions qui feront dates comme "Courbet l’Amour" en 1996, "Courbet en privé" en 2000 ou "L’Apologie de la nature" en 2007.
Pour lui rendre hommage et entendre ses mots, nous publions ci-après une interview de Jean-Jacques Fernier faite par Chantal Humbert et parue dans la Gazette de l’Hôtel Drouot le 11 mars 2011 au moment de l’exposition Courbet qu’il avait organisée à La Fondation Mona Bismarck à Paris.
Nous continuerons à publier sur notre site, nous poursuivrons cet hommage à Jean-Jacques Fernier au fil de sa vie.