Gustave Courbet, l’école de la nature
21 octobre 2020 – 31 décembre 2021
Le musée de l’Abbaye de Saint Claude réouvrira au public le 19 mai 2021 (avec une jauge d’accès restreinte) et nous ne pouvons que nous en réjouir. C’est l’occasion d’y découvrir l’exposition « Gustave Courbet, l’école de la nature », accrochée depuis le mois d’octobre et qui n’avait pu ouvrir au public que quelques heures. « Courbet paysagiste », le Courbet intime et familier, tel est le sujet de cette exposition qui sera prolongée en partie jusqu’au 31 décembre 2021 avec un nouvel accrochage intégrant une thématique centrée sur « Gustave Courbet et la colonne Vendôme« à l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris.
Un bel ensemble d’œuvres de Gustave Courbet y est présenté. Ces œuvres proviennent principalement des collections de l’Institut Gustave Courbet, mais également d’autres collections publiques de la Région et notamment du musée Courbet d’Ornans, du musée municipal de Pontarlier, de la Grande Saline de Salin-les-Bains, du musée des beaux-arts de Dole et du musée des beaux-arts de Lons-le-Saunier.
La thématique du paysage est abordée de manière transversale en mettant en avant d’autres artistes du 19ième siècle, collaborateurs ou amis de Courbet, qui ont intégrés pleinement la nature et le paysage au cœur de leurs démarches. L’exposition révèle également l’implication du sanclaudien George Besson, lequel œuvra pour l’acquisition de la maison natale de Courbet au coté de Robert Fernier, puis celle de Guy Bardone, donateur de la collection constitutive du musée de l’Abbaye et qui fut secrétaire général de l’association des Amis de Courbet (aujourd’hui Institut Gustave Courbet) pendant près de 15 ans.
L’Institut Gustave Courbet est partenaire de cette manifestation et prête 24 œuvres de Gustave Courbet, 5 œuvres du 19ième siècle et 33 gravures d’interprétation. Carine Joly, notre conservateur-adjoint est d’ailleurs co-commissaire de l’exposition. Des recherches importantes ont été réalisées dans les archives de l’Institut Gustave Courbet au sujet de l’acquisition de la Maison natale de Gustave Courbet à Ornans. George Besson, critique d’art et collectionneur, membre du Comité d’action des Amis de Courbet, de 1947 jusqu’à son décès en 1971, a joué un rôle essentiel en organisant une vente aux enchères au Palais Galliéra à Paris. George Besson était un fervent défenseur et soutien de l’association des amis de Courbet et ses actions. Voici ce qu’il écrit en 1957 dans les Lettres françaises au sujet de son ami le peintre Robert Fernier, Président de la société :
» Le peintre Robert Fernier […] sert l’homme d’Ornans avec une rigueur et une prudence qui n’excluent pas la passion. Son engagement est incomparable. Suggérez-vous l’idée d’un timbre à l’effigie de Courbet, Fernier est le lendemain chez le ministre des Postes. Manque-t-il un demi-million pour équilibrer le budget de la société ? Il nous apporte, le mois suivant, le chèque de quelque courbettiste du Texas. Lui dites-vous, en riant, que le pape a peut-être oublié le très anticlérical Retour de la conférence pour ne plus penser qu’au Saint Nicolas peint par le mécréant pour l’église de Saules, Fernier est capable de prendre l’avion pour exiger et obtenir du Saint Père – tout est possible avec ce rusé diplomate – une cotisation de membre à vie de la Société des Amis de Courbet. Je n’exagère pas. »
Un catalogue d’exposition bilingue français-anglais est publié à cette occasion.
Renseignements :
Musée de l’Abbaye – donations Guy Bardone – René Genis (museedelabbaye.fr)